Rappelons qu'en 2017, le gouvernement s'est fixé pour objectif de former 80% de la population aux gestes qui sauvent d'ici à la fin de son mandat (en 2022). Ce projet permettrait à la France de rattraper un certain retard par rapport aux autres pays européens concernant la sensibilisation du grand public aux premiers secours. 

Mieux sensibiliser aux gestes qui sauvent

Aujourd'hui, le taux de formation de la population française aux gestes qui sauvent est estimé à 30% (1). Alors qu'il atteint déjà les 80% en Autriche, en Allemagne, au Danemark ou en Norvège par exemple. La France a donc encore beaucoup à faire en matière d'apprentissage des bons gestes.

Pourquoi est-ce si important ? Nous savons qu'en milieu urbain, les secours interviennent en moyenne 13 minutes après une alerte. Or une victime perd environ 10% de chance de survie chaque minute qui suit l'arrêt cardiaque... La prise en charge précoce d'un arrêt cardiaque semble donc primordiale pour améliorer le taux de survie. Et la combinaison des comportements essentiels Alerter - Masser - Défibriller peut considérablement faire augmenter le taux de survie d'une victime d'arrêt cardiaque inopiné. 

Le rôle de l'entreprise dans la prévention

Pour rattraper ce retard la loi du 3 juillet 2020 a créé, entre autres dispositions, le statut de "citoyen sauveteur". Ce statut a pour objet de protéger le citoyen qui porte assistance à une victime contre d'éventuelles poursuites judiciaires. Cette même loi vise également à lutter contre l'arrêt cardiaque et à sensibiliser aux gestes qui sauvent. C'est ainsi que figure au Code du Travail l'article L-1237-9-1 selon lequel : "Les salariés bénéficient d'une sensibilisation à la lutte contre l'arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent préalablement à leur départ à la retraite."

Le récent décret n° 2021-469 du 19 avril 2021 vient préciser les modalités des actions de sensibilisation : à compter d'aujourd'hui, les entreprises doivent proposer à leurs salariés, avant leur départ volontaire à la retraite, une sensibilisation à la lutte contre l’arrêt cardiaque et aux gestes qui sauvent. Cette sensibilisation pourra être adaptée selon les acquis du salarié (formations antérieures ou profession) et se déroulera pendant l'horaire normal de travail. Restent à définir dans un prochain arrêté les organismes et professionnels autorisés à dispenser ces actions de sensibilisation.

L'objectif est que tout salarié quitte le monde du travail avec des compétences lui permettant :
- d'assurer sa propre sécurité, celle de la victime ou de toute autre personne et transmettre au service de secours d'urgence les informations nécessaires à son intervention ;
- de réagir face à une hémorragie externe et installer la victime dans une position d'attente adaptée ;
- de réagir face à une victime en arrêt cardiaque et utiliser un défibrillateur automatisé externe.

Bien entendu, le départ à la retraite n'est qu'une date limite et la formation peut être suivie bien avant cette échéance.

Des applications mobiles pour faire face à une situation d'urgence

Si vous êtes formé aux gestes de premiers secours, vous pouvez vous inscrire en tant que citoyen sauveteur sur les applications SAUV Life ou Staying Alive. Ces applis permettent de localiser les défibrillateurs ainsi que des personnes aptes à intervenir si elles se trouvent à proximité d'une victime d'arrêt cardiaque.

(1) chiffres issus du rapport de l'Assemblée Nationale

Produits associés